Galerie virtuelle de DL Estrabaut

Venez retrouver toutes mes oeuvres sur mon site :
http://www.didier-l-estrabaut.odexpo.com/

L'œuvre de Didier L.Estrabaut est très hétérogène. Loin de la quête obsessionnelle, elle tient plus d'un besoin d'apprivoiser les envies et les humeurs du moment et d'assouvir une curiosité sans cesse renouvelée, « la technique n'est pas une finalité pour moi mais un simple outil de narration ».
On pourrait y voir la marque d'un artiste « en recherche » permanente, mais il s'agit plus ici d'un souci d'adapter la technique au propos, au risque d'égarer quelque peu le public, néanmoins le travail sériel et thématique apporte la cohésion et la continuité nécessaire: « J'aime assez l'idée de ne pas être forcément « moi » d'un jour sur l'autre, et que cet autre ne se révèle finalement plus vrai!...je revendique le droit à un « zapping esthétique » quasi permanent, du moment que le plaisir de la découverte s'en trouve à chaque fois renforcé. »
Pas de désir de révolutionner mais plutôt de s'inscrire dans une continuité et l'héritage des maitres anciens. Plus proche de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, de la grande tradition britannique du portrait, des romantiques ou même de la tradition réaliste américaine que de l'iconoclasme Pop.
Depuis 2009, c'est une série de scènes « banales » de bars aux accents tantôt fauves, tantôt réalistes qui nourrit sa production. Ses cafés « théâtre » juxtaposent les solitudes et les errances. L'espace y est volontairement obturé, sans horizon. Une traque du quotidien dans ce qu'il a de plus banal, et de médiocre, pour en révéler les beautés insoupçonnées, à travers une esthétique tantôt sobre, tantôt exubérante. Le non-dit, l'immobilité et le silence sont des acteurs à part entière. Une dramatique du familier savamment mis en scène grâce à une exigence du dessin et à un œil de scénographe.

Parallèlement, il poursuit un travail entamé en 2006, dès son retour en France (après dix ans passés en Amérique centrale), où il redécouvre les paysages de sa région qu'il traite en véritable peintre naturaliste. Une série de pinèdes, inspirées par la prose de Francis Ponge («la forêt de bois de pins »), véritables cathédrale végétales, baignées de lumières, tantôt vibrantes et soutenues, tantôt pâles et vaporeuses... puis des routes, telles des trouées dans le paysages, des tranchées de bitume dans le cœur de la forêt, interminablement droites.
Puis, désireux sans doute de se mesurer à d'illustres prédécesseurs, il débute une série de nénuphars, en perpétuelle évolution, où l'espace se structure par plans successifs, alternant les empâtements et les touches fluides en une recherche constante de l'équilibre...entre force et souplesse, fixité et ondoiement...une référence évidente à l'art et à la pensée orientale. Opposition et complémentarité, le Yin obscur et froid, l'eau, symbole de féminité et le Yang, son opposé qui le complète, lumineux, dur, rapide, toujours en action, en mouvement, le feu, symbole du masculin... Une nature bipolaire et indissociable.



F. Lalanne / D.L Estrabaut
(Article pour le catalogue 2010 du salon des Arts Contemporains des Côtes de Blaye)